La théorie des stades de changement de Prochaska et Di Clemente (autour de 1985) est issue de la psychologie de la santé et est utilisée dans la compréhension du changement de comportement, notamment en ce qui concerne le traitement des conduites addictives en TCC. En repérant à quel

stade se trouve la personne, le thérapeute peut lui apporter l'aide adéquate avec ses outils adaptés et lui permettre d'accéder au stade suivant. En connaissant les stades futurs, le thérapeute peut aussi anticiper certaines difficultés en y préparant le patient. Une
présentation de la théorie est disponible sur wikipedia en anglais (avis aux traducteurs), mais j'aimerais ici y faire un parallèle rapide avec le changement de vie, de perdu à sauvé. Notons que le patient peut entrer ou sortir à n'importe quelle étape : ce modèle, s'il est effectivement applicable comme suit, pourrait donc nous aider à nous adapter à notre interlocuteur, dans l'évangélisation, mais aussi dans l'édification.
1. Stade précontemplatifA ce stade, la personne a un problème mais ne le sait pas encore. Si elle vient en thérapie, c'est adressé par un tiers, et la prise en charge ne peut pas encore commencer. Je ne suis pas si mauvais que ça. Je suis capable de faire le bien dès que je le veux.
2. Stade contemplatifIci, la personne reconnaît son problème, mais ne sait pas encore comment changer. Je suis pêcheur, mais c'est comme ça, je ne peux rien y faire. Il s'agit là de motiver la personne à changer, lui montrer les possibilités réelles : Christ est venu pour le sauver.
3. Stade de la déterminationC'est ici que la personne fait son choix : elle a un très fort désir de changement, elle est armée pour changer et s'y engage. C'est là qu'elle va accepter le pardon et le salut.
4. Stade de l'action
La personne est confiante, motivée.
Sevrage : l'environnement familial naturel, mais aussi un nouveau réseau relationnel, avec d'autres personnes sauvées, aident beaucoup dans le changement de comportement.
Résistance : un sentiment d'ambivalence fait que la personne a envie mais pas envie. Elle est motivée mais ne fait rien. On l'appelle aussi la "pseudo-mauvaise foi".
5. Maintenance (ou achèvement s'il s'agit de la dernière étape)Il s'agit de développer un nouveau style de vie correspondant à ce que Dieu nous demande, et un nouveau réseau relationnel, avec ses frères et soeurs en Christ. La personne accèpte de payer le prix et commence à toucher les bénéfices.
6. RechuteLa rechute est la règle et non l'exception : le chrétien pèche encore et toujours. En thérapie, on commence à travailler les stratégies de prévention de la rechute dès le premier stade. Il s'agit par exemple de déterminer quelles sont les situations qui déclenchent l'ouverture à la rechute, pour les éviter. Le chrétien peut aussi prier Dieu de le fortifier pour résister à la tentation, ainsi que d'éloigner de lui la tentation.
Lors d'une chute, on observe deux effets de biais cognitifs :
- la minimisation : ce n'était qu'un tout petit péché, ce n'est pas si grave.
- la maximalisation : j'ai péché, je suis nul d'avoir fait cela, je ne vaux que d'être pécheur et mérite la condanation.
Ces deux effets entrainent à nouveau le péché. On reboucle alors avec le premier stade, et il s'agit de se reconnaître pécheur et d'accepter le pardon de Dieu.
J'attends vos commentaires. Si ce sujet vous semble pertinent, je suis prète à l'approfondir.