samedi 31 mai 2008

Dissonance cognitive

La dissonance cognitive est un concept issu de la psychologie sociale des années 1950 avec Festinger. Par "cognition", Festinger entend : connaissances, opinions ou croyances sur l’environnement, sur soi ou sur son propre comportement. Il s'agit de comprendre ce qui se passe lorsque deux cognitions incompatibles sont présentes à la fois : maintient de la plus robuste.

La croyance religieuse peut être plus robuste face à d'autres éléments (philosophiques, scientifiques, etc) de par plusieurs facteurs :
  • de façon générale
    • le support social (d'autres croient la même chose et m'encouragent),
    • l'état non-vérifiable d'éléments de croyance,
    • l'ancienneté de la croyance (être enseigné enfant ou vivre dans une culture religieuse)
    • l'engagement actif (plus je me suis investi, moins j'accèpte de m'être trompé)
  • mais aussi spécifiquement à la foi en Dieu
    • l'action de l'Esprit Consolateur,
    • l'appui sur la Parole de Dieu, la bible,
    • l'appui sur l'action de Dieu, sa réponse à la prière
La croyance sur ses propres comportements va influer sur les comportements, mais une habitude de comportement peut être plus robuste qu'une croyance : Par exemple, je sais que c'est bien d'aller au culte le dimanche, mais j'ai l'habitude d'aller au foot. Deux résolutions possibles à cette dissonance : adapter mon comportement à ma croyance, ou adapter ma croyance à mon comportement. Soit j'arrête le foot le dimanche ; soit je me dis que ce n'est pas si important d'aller au culte le dimanche, l'important c'est ce que je crois dans mon coeur... C'est dans un certain nombre de cas la deuxième solution qui est la plus facile à envisager, sachant que le foot aussi constitue un support social, un engagement actif, une présence culturelle, et une habitude de longue date.

Il peut donc être intéressant d'identifier les dissonances cognitives en connaissant leur processus pour faire des choix ou aider quelqu'un dans ses choix.

Pour aller plus loin sur Wikipedia : Dissonance cognitive ; Croyance et dissonance cognitive

jeudi 22 mai 2008

Entre béhaviorisme et foi en Dieu...

Galuska nous propose un chapitre interessant en ce qui concerne les liens entre psychologie et culture judéo-chrétienne, et en l'occurence entre béhaviorisme et foi (références en fin d'article).

Il développe plusieurs aspects :
  • libre arbitre et déterminisme
  • sens de la liberté
  • responsabilité morale
  • éthique
  • statut d'un Dieu qui intervient
  • analyse comportementale et judéo-christianisme
Je conseille ce chapitre, car il est intéressant de découvrir les visions philosophiques existant parmi nos confrères, en cohérence avec notre métier, et en particulier lorsque cela touche à Dieu. Je salue la présence de ce livre dans notre bibliothèque à Strasbourg !

La partie sur le "statut d'un Dieu qui intervient" me paraît intéressante pour nous. L'auteur explique que le fait d'être psychologue béhavioriste n'empêche pas d'être croyant ou non. Par contre, il distingue deux types d'interventions divines (en référence à Gould) : les interventions qui surpassent les lois naturelles, et les interventions à travers des événements naturels.

Le premier type correspond aux miracles selon l'Eglise catholique, et ne peut pas être accepté par celui pour qui tout dépend de l'interaction entre génétique et comportement. Une science du comportement ne peut pas exister en tenant compte d'influences supernaturelles.

Le second type correspond à des événements d'apparence naturelle, dont l'origine ultime est en fait divine. Dieu aurait prévu les lois de la nature de sorte que les prières puissent être exaucées... Ce second type est plus acceptable pour une science du comportement, mais peut tout autant être rejeté (et avec lui l'existence de Dieu) pour des raisons épistémologiques (parcimonie, poids des preuves, et balance de Sagan).

Voilà pour le rapide résumé... Je présenterai d'autres parties par la suite.

Pour aller plus loin :
Galuska, C. M. (2003) Advencing behaviorism in a judeo-christian culture : suggestions for finding common ground. In
Behavior theory and philosophy. K.A. Lattal & P. N. Chase (eds). New York : Plenum
Disponible à la bibliothèque de la faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de Strasbourg, sous la cote PG 150.194 LAT.
Gould, S. J. (1999). Rocks of ages : Science and religion in the fullness of life. New York : Ballentine.

dimanche 11 mai 2008

Théorie des stades de Prochaska

La théorie des stades de changement de Prochaska et Di Clemente (autour de 1985) est issue de la psychologie de la santé et est utilisée dans la compréhension du changement de comportement, notamment en ce qui concerne le traitement des conduites addictives en TCC. En repérant à quel stade se trouve la personne, le thérapeute peut lui apporter l'aide adéquate avec ses outils adaptés et lui permettre d'accéder au stade suivant. En connaissant les stades futurs, le thérapeute peut aussi anticiper certaines difficultés en y préparant le patient. Une présentation de la théorie est disponible sur wikipedia en anglais (avis aux traducteurs), mais j'aimerais ici y faire un parallèle rapide avec le changement de vie, de perdu à sauvé. Notons que le patient peut entrer ou sortir à n'importe quelle étape : ce modèle, s'il est effectivement applicable comme suit, pourrait donc nous aider à nous adapter à notre interlocuteur, dans l'évangélisation, mais aussi dans l'édification.

1. Stade précontemplatif
A ce stade, la personne a un problème mais ne le sait pas encore. Si elle vient en thérapie, c'est adressé par un tiers, et la prise en charge ne peut pas encore commencer. Je ne suis pas si mauvais que ça. Je suis capable de faire le bien dès que je le veux.

2. Stade contemplatif
Ici, la personne reconnaît son problème, mais ne sait pas encore comment changer. Je suis pêcheur, mais c'est comme ça, je ne peux rien y faire. Il s'agit là de motiver la personne à changer, lui montrer les possibilités réelles : Christ est venu pour le sauver.

3. Stade de la détermination
C'est ici que la personne fait son choix : elle a un très fort désir de changement, elle est armée pour changer et s'y engage. C'est là qu'elle va accepter le pardon et le salut.

4. Stade de l'action
La personne est confiante, motivée.
Sevrage : l'environnement familial naturel, mais aussi un nouveau réseau relationnel, avec d'autres personnes sauvées, aident beaucoup dans le changement de comportement.
Résistance : un sentiment d'ambivalence fait que la personne a envie mais pas envie. Elle est motivée mais ne fait rien. On l'appelle aussi la "pseudo-mauvaise foi".

5. Maintenance (ou achèvement s'il s'agit de la dernière étape)
Il s'agit de développer un nouveau style de vie correspondant à ce que Dieu nous demande, et un nouveau réseau relationnel, avec ses frères et soeurs en Christ. La personne accèpte de payer le prix et commence à toucher les bénéfices.

6. Rechute
La rechute est la règle et non l'exception : le chrétien pèche encore et toujours. En thérapie, on commence à travailler les stratégies de prévention de la rechute dès le premier stade. Il s'agit par exemple de déterminer quelles sont les situations qui déclenchent l'ouverture à la rechute, pour les éviter. Le chrétien peut aussi prier Dieu de le fortifier pour résister à la tentation, ainsi que d'éloigner de lui la tentation.

Lors d'une chute, on observe deux effets de biais cognitifs :
- la minimisation : ce n'était qu'un tout petit péché, ce n'est pas si grave.
- la maximalisation : j'ai péché, je suis nul d'avoir fait cela, je ne vaux que d'être pécheur et mérite la condanation.

Ces deux effets entrainent à nouveau le péché. On reboucle alors avec le premier stade, et il s'agit de se reconnaître pécheur et d'accepter le pardon de Dieu.

J'attends vos commentaires. Si ce sujet vous semble pertinent, je suis prète à l'approfondir.

jeudi 8 mai 2008

L'amour du thérapeute

On a gardé le meilleur pour la fin, et j'aimerais commencer par là : C'est après 4 ans d'études et un certain nombre d'enseignants très humains, que j'ai entendu pour la première fois un intervenant parler explicitement de l'amour que le thérapeute doit avoir pour son patient.

Ce thérapeute TCC conclu son exposé sur les conduites addictives par les caractéristiques du psychothérapeute :
- capacité à aimer les gens et les problèmes
- bonne tolérance à l'incertitude
- bonne tolérance à l'émotion et à l'affectif.
Il s'agit alors d'être empathique, authentique, et chaleureux.

Comment aider une personne sans l'aimer ? L'amour, premier des commandements, aurait donc une grande importance, souvent oubliée, dans la relation thérapeutique. L'amour, condition nécessaire à toute relation, y compris la relation thérapeutique.

samedi 3 mai 2008

Le Salut selon Pavlov

J'ouvre ce blog par une petite note d'humour.


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